J amais
le poète ne cesse, Mais toujours il s’arrête. Emmené dans ses pensées, Immobile dans un tourbillon, Mais quel esprit brouillon L’habite jour et nuit ? Quelle bousculade ! Quelle escapade ! Son port d’attache, c’est l’océan, Jamais il ne jette l’ancre De ses dieux géants, Jamais il ne jette l’encre Ailleurs que sur le papier. Il se souvient de l’encrier De l’écolier rêveur, Se moquant bien de l’heure, Toujours dans la lune, Pour une petite fille brune. |
Comme il
l’aime bien Il lui fait une bise, mais ce tout petit rien la rend rouge puis grise la colère l’emporte « maîtresse ! quelle bassesse ! du rang, il faut qu’il sorte ! qu’on le mette à la porte ! » L’institutrice ahurie calme aussitôt la furie. Mais à tout cœur, Tant il était gros, Sur des carreaux, L'éconduit a laissé des larmes, Ses seules armes. Cherchant réconfort son regard vagabonde, il trouve le sourire d'une petite tête blonde. Libéré de son faix, dans son château des fées, Toujours, il est sous le charme. |
Les
murs du silence.
Te souviendras-tu un jour De la fin de ton voyage de rêve. Civa fut-elle Kâli un soir Où Vishnu endormi t’a laissée sans espoir ? Quel est cet effrayant secret Qui pour toujours a volé ta raison ? Ton angoisse connaît peu de trêves Du fait de ton fardeau si lourd... Comment trouver chaussure à son pied Quand on ne sait plus sa pointure ? Elle esquive ses pieds de Cendrillon, Les miens ne sont que solitude, Elle travaille de ses doigts de fée, Elle tisse ma prison d’incertitude Où je reste heureux prisonnier. Françoise tu m’as tourné la tête Avec ta drôle de souffrance, J’ai les idées qui dansent. Ce soir je veux réchauffer ton cœur, Pour que plus jamais tu n’aies froid de l’intérieur. Comment mais comment Déchirer l’espace qui sépare les morts des vivants ? Ils ont mis son cadavre sur la tour du silence. Mazda n’a-t-il rien d’autre à faire que nourrir les vautours ? Tu sais que demain pourrait être ton tour. Il faut partir, mais partir sans détour Car tu es sans secours. Ainsi, tu t’en vas, Prends les jambes à ton cou, Kūrmāsana Est fermée, renfermée ! Ils ont volé ton innocence, Ils ont construit des murs autour de toi : Ce sont les murs du silence Et où que tu iras Plus jamais rien tu ne diras. Car qui peut les briser Qui peut les démolir Sans te casser la tête Puisque c’est là qu’elles se dressent Ces pierres qui nous blessent. |
"Horloge molle au moment de la première explosion" Salvador Dali 1954 |
Bibliothèque | Entrée du Manoir | donnez votre avis | Le
refuge des poètes |
La Nuit | La Nature |
liens |
Ajouter ce site à vos favoris | amour-nature-poesie |