nuitfantasmatique

La nuit tout est différent, elle reflète nos peurs, donne vigueur à nos angoisses, c'est son premier visage, notre reflet dans son miroir. Mais elle a un autre visage,

Je me suis promené dans une forêt inconnue
la lune était bleue et les arbres scintillaient.

Je sortis du bois pour aller dans une clairière
Ce qui est tout à fait banal
Mais j’y découvris une maison-tunnel très haute
Ce qui l’est moins.

Poussé par ma curiosité je tentais d’y rentrer
La porte qui faisait bien trois mètres de haut
Était faite d’un grossier assemblage de bois et de feuillages
Elle était entrouverte, à l’intérieur tout était deux fois plus grand
Que d’ordinaire : j’étais dans la maison d’un géant qui devait être sorti
Probablement à cause de la chaleur qui régnait encore
Dans la maison-tunnel, la journée avait été caniculaire.
Je retournais dans la forêt en suivant une piste qui semblait
Avoir été tracée par le géant.
Au bout de dix minutes je tombais sur lui,
Il était allongé par terre et ronflait comme une locomotive à vapeur.

Le bruit de ses pas alerta le géant qui baîllait aux corneilles.
Qui es-tu pour me déranger dans ma rêverie dit le géant ?
l'étranger répondit par des signaux lumineux qui traversait son enveloppe.
Le géant se leva d'un bond mais le sol se déroba sous ses pieds,
Car une force étrange avait tiré brusquement le tapis de feuilles
Il tomba à quatre pattes et mordit la poussière
Juste devant son nez se tenait une assemblée de fourmis éclairées tout autour par des lucioles
La reine des fourmis lui déclara aussi fort qu’une fourmi peut parler
Tu n’es pas un méchant homme mais tu ne regardes jamais où tu mets les pieds.
Pense à l’avenir à toutes les petites vies qui grouillent
Au ras du sol de la forêt.
« Mais je ne peux pas voir sous les feuilles ! » répondit le géant consterné,
La reine lui dit alors :
« Pense à elles autant qu’à toi-même et tu sauras où poser tes pieds. »
Soudainement il se sentit soulevé du sol, le tapis de feuille se déroula en-dessous puis la force le redéposa.

et qu'il fallait toujours respecter les plus petits que soi. Puis il s'envola à la vitesse de l'éclair.

C'est alors que le géant se réveilla de son sommeil,
il était passé de la rêverie endormie au rêve éveillé

et ce qui était la réalité. Pour se réconcilier avec lui-même, il décida dès lors que ce rêve deviendrait une réalité dans sa vie.

La forêt fait peur la nuit
Pourtant il n'est rien qui nuit
dans la forêt profonde...
Les arbres donnent de bonnes ondes
La forêt fait peur la nuit
elle me rassure à tout heure
tant que l'inhumain la fuit
elle révèle la splendeur
de ses vies de ses essences
De sa musique du silence
à ses reflets argentés
je joue petite note,
emplie de sa beauté,
de son chant appoggiature
et la méditation pianote
en mon esprit des ouvertures.