Mon petit bois était une miniature de la grande forêt de Fontainebleau, et à l'époque je n'avais pas d'appareil photo.
Je n'ai rien oublié de ce petit
bois,
berceau de mes jeux d'enfant, où l'on allait avec les copains
comme si nous allions au bout du monde, sur une île
déserte. Le petit bois ressemblait à de jolis coins la
forêt de Fontainebleau, en miniature, avec des sapins et des
pins, des rochers qui
poussaient au milieu de petites clairières, des petits sentiers
au milieu des charmes et des chataîgners. Il respirait la
vie avec ses lièvres traçant comme des éclairs,
ses faisans multicolores...
Hélas,
l'inconscience des hommes
l´avait déjá blessé : il était
hanté de lapins qui semblaient traîner un boulet
invisible, leurs paupières rouges et boursoufflées
attestaient que leur vie n'était plus que larmes. On y
accédait par un chemin de terre, et peu avant d´entrer
dans le bois une odeur pestilentielle règnait sur une vision de
cauchemar. Celà venait d'énormes tas de plumes,
déchets d'un abattoir de volailles.
Ce petit bois où nous préfèrions nous y rendre
à travers champs...