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Je présente ici quelques étincelles de la voix des sages qui nous ont précédés,
et ma pensée en écho. Je fais le voeu que ces étincelles deviennent lumière intérieure,
pour moi comme pour vous, si là sont des désirs de votre propre nature.



Entendre ou lire sans réfléchir est une occupation vaine ;
réfléchir sans livre ni maître est dangereux.

Confusius
J'ai toujours pensé et conduit ma vie ainsi, le problème étant de trouver un livre renfermant des écrits de vrais Sages,
ceux dont la volonté est de parler vrai par amour des autres, ceux qui ne mentent ni à eux-mêmes, ni aux autres.
On ne peut aimer les autres qu'en commençant par s'aimer soi-même.


L'être puéril saisit l'extrémité du doigt et non la lune [que le doigt signale].
Ainsi ceux qui s'attachent à la lettre ne connaissent pas ma Réalité.
La conscience danse comme une ballerine, la pensée fait office de jongleur.
La conscience mentale avec les cinq consciences [sensorielles]
forge un monde visible et constitue la scène du théâtre.
citation(s) / poème(s) n° 870: Sakyamuni Bouddha
Stances attribuées au Bouddha Sakyamuni, dans le Lankavatarasutra (texte du milieu du Ve siècle)
 p. 222-224, St. 1, 3, 4, cité et traduit par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.225

Nous construisons tous notre Réalité au cours de notre vie. Pour comprendre la Réalité de l'autre, on doit la vivre.
Toutefois entre les réalités de chaque être il existe des intersections,
des domaines communs qui sont les portes du dialogue et de la fraternité.

Les indiens nous ont laissé et nous partagent encore leur sagesse.

Les indiens nous ont laissé un message prémonitoire.



livre recto Extraits de « Sagesse des Indiens d’Amérique »
Éditions de La Table Ronde, Paris, 1995.
Titre original : « Native wisdom », Joseph Bruchac, 1995,
publications Harper Collins.

Ils avaient, ils ont
(pour ceux qui ont gardé l'héritage de leurs ancêtres),
une philosophie de la vie et une spiritualité bien plus élevée
que celle des immigrés qui ont colonnisé leur territoire.
Leur Évangile n'a rien à envier à celui des chrétiens
et leur Bible c'est la Nature.
Ils ne se posent pas la question de savoir
comment minimiser les dégats que l'on cause à la Nature,
ils aiment la Terre-Mère et la respectent
comme leur propre mère.
Ils sont les mieux placés pour
nous donner des leçons d'écologie.



[p14]S’il est vrai que des femmes et des hommes issus de différentes Nations des Indiens d’Amérique répondent à l’appellation d’hommes-femmes médecins, de prêtres, de guérisseurs, de médecins, de Chamanes, tous spécialisés dans le domaine du sacré – cependant il apparaît qu’on a toujours reconnu à chaque être humain l’accès au domaine spirituel sans le besoin d’aucun intermédiaire pour atteindre la sagesse ou prier.
    Bien plus, la présence de l’Esprit de Création, une force indescriptible et monumentale [p15]que les Iroquois appelaient Orenda et les Lakota Wakan, n’est pas seulement concentrée dans des lieux sacrés, des sanctuaires et des objets rituels qui symbolisent l’Esprit. Au contraire, le « Grand Mystère » Ktsinwaskw du peuple Abenaki est contenu dans toutes choses et fait part de toutes choses. Selon les propres termes d’Élan Noir « tout endroit est le centre du monde ». Toute chose est sacrée.

[p16] Les quatre cents nations originaires d’Amérique du Nord ont bien des façons différentes de voir le monde et d’exprimer la sagesse de leurs croyances. Aucune d’elles ne parle pour toutes les autres, malgré les nombreux points communs qui les relient, et parmi eux la croyance que la santé tant spirituelle que physique est naturelle, et liée au fait de vivre et de marcher en harmonie.

[p25] Le mot navajo Hozhoni […] a la signification combinée de la beauté, de la paix, de l’harmonie et de bonheur.

[p39] Un conseil de Mère.
Vis une vie tranquille, sois aimable envers tous, [42]surtout les personnes âgées, et écoute leurs conseils. Les gens te respecteront si tu te conduis ainsi, et ils t'en seront reconnaissants. Ne cours pas après un garçon. Si un jeune homme veut t'épouser, laisse-le te fréquenter et vivre auprès de nous. Je te donne toujours ce conseil: sois travailleuse et apprends à vivre. Ainsi, lorsque tu auras ton foyer, tu seras travailleuse et feras du bien aux personnes vivant près de toi. [Nodinens (Chippewa), 1929. Chippezva Customs, de Frances Densmorc, Bureau of American hthnology bulletin 86.]

Mon enfant, pendant ton voyage sur les routes de la vie, ne fais jamais de tort à personne, et ne rends personne malheureux. Au contraire, si à chaque instant tu peux rendre quelqu'un heureux, fais-le. [Anonyme (Winnebago), alentours de 1923. The Winnebago Tribe, de Paul Radin, Bureau of American Ethnology bulletin 37.]

[p45] Notre peuple est arrivé au commencement, à l'heure de la Création. Nous n'avions aucun maître, aucun professeur, aucune école. Nous[46] avons dû regarder tout autour de nous et scruter la Création. Il nous a fallu observer la Nature. Il nous a fallu prendre modèle sur la Nature. Toute notre civilisation a été bâtie sur l'observation de celle-ci. Elle a été notre maître dès le début. C'est alors que nous avons fondé notre religion. C'est alors que nous avons structuré notre mode de vie.
C'est également sur l'étude de la nature que nous avons organisé notre gouvernement. Nous avons vécu sous le même régime in-changé, le gouvernement traditionnel mis en place par nos ancêtres. Elle fut notre loi et nous vécûmes sous ses principes sans en changer jusqu'à récemment. C'est en 1492 que les lois de nos ancêtres évoluèrent.
Un gouvernement vieux de centaines d'années structura notre vie. Cette loi nous convenait. Nous comprenions ses règles. De nos jours, des historiens, des anthropologues ont bêché la terre de notre pays pour trouver [47]l'histoire de l'Ouest. Mais ils n'ont pas trouvé de prison. Ils n'ont pas trouvé de pénitencier. Ils n'ont trouvé aucun asile de fous. Comment un peuple composé de tant de nations et parlant autant de dialectes pouvait-il vivre sans ces institutions ? Le temps vint où la loi et ce gouvernement cessèrent. Avant 1492 nous vivions notre vie. Cette vie nous était précieuse.
Cette religion était bien comprise de tous les habitants de l'Ouest. Le temps arriva où l'on nous dit que notre religion n'était pas juste, et que pour cette raison elle n'avait jamais été reconnue. Nous avons alors été contraints d'accepter la religion qui était reconnue. Nombreux sont ceux qui se sont convertis au christianisme et abandonnèrent l'ancienne religion de leurs ancêtres.
Aujourd'hui nous regardons toujours la Nature, et observons toujours comment elle élève ses petits. Nous savons trouver les canards, nous savons trouver les oies, qui vivent,[48] elles, toujours selon les mêmes lois millénaires. Les animaux, quant à eux, continuent de suivre la loi qui leur a été donnée au commencement des temps. Les règles originelles de la vie ont été données au commencement. Car c'est au commencement des temps que toute chose vivante a reçu les règles de la vie.
La création en son entier continue de suivre ces Règles de la Vie. Les arbres, les fruits ne faillent jamais à cette règle. Ils ne font jamais d'erreur, ils donnent leurs fruits lorsque c'est la saison. Les animaux ne se trompent pas qui vivent toujours comme ils ont été créés. Dans la Création, quelles sont les règles de vie de l'homme? Pour notre part la Création, la vie, sont le cercle. Cette forme n'a ni commencement ni fin. [Phillip Deere (Muskogee-Creek), 1977. Extrait d'un discours prononcé à la United Nations Conference à Genève, sept. 1977.]

[p57]
Qu'est-ce qu'un homme?
Un homme n'est rien.
Sans sa famille
Il est plus insignifiant
Que cet insecte
Qui traverse la piste.
[Anonyme (Pomo), 1944. « An Indian Soliloquy», de B.W. Aginsky, American Journal of Sociology 46.]



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